Pour Guy Roux, Bordeaux est loin de la reléguation

Guy Roux, consultant chez Canal+, a livré une interview au journal régional, Sud Ouest, au sujet des problèmes qui touchent les Girondins de Bordeaux depuis maintenant deux ans. Il évoque également le match de Dijon, qu’il a commenté sur Foot+ mais aussi le cas Michael Ciani.

Que vous inspire la situation actuelle des Girondins de Bordeaux, 18e de la Ligue 1 et donc en position de relégable ?

Les Bordelais sont encore loin d’être relégués. Ils sont en queue d’un peloton qui va du 11e au 20e au sein duquel personne n’est en sécurité. Certes, ils en ont encore un petit peu moins que ceux qui sont devant, mais tout le monde peut descendre et Bordeaux, mathématiquement, est logé à la même enseigne que les copains.

Que s’est-il passé samedi à Dijon (défaite bordelaise 2-0) ?

Les Girondins ont perdu alors qu’ils dominaient outrageusement, en jouant très bien. Ils n’ont pas su marquer, alors qu’ils auraient dû mener 2-0 à l’heure de jeu. C’est en partie dû aux qualités du gardien dijonnais (Baptiste Reynet, NDLR). Une fois mené, c’est l’éternelle histoire dans le foot, on se découvre et on s’expose à prendre un deuxième but…

Quel est à vos yeux le problème principal des Girondins ?

Pour moi, c’est simplement que l’effectif est un peu moins bon que celui de la saison d’avant, qui était déjà un peu moins bon que celui de la saison d’encore avant. Ils ne sont pas les seuls dans ce cas. Je peux citer plusieurs autres équipes qui, même si cela reste pour l’heure moins visible qu’à Bordeaux, vivent le même appauvrissement de leur effectif depuis deux ou trois ans : c’est le cas de Lyon, voire d’Auxerre. A contrario, deux équipes, devant, se renforcent d’année en année : Montpellier et Rennes. Il y en a une troisième dont l’effectif est devenu bien meilleur, mais avec 85 millions d’apport financier, c’est plus facile (il fait allusion au Paris Saint-Germain, NDLR).

Comment se traduit cet « appauvrissement » de l’effectif ?

D’abord, il y a des joueurs importants qui sont partis : Fernando, Wendel, et avant eux Chamakh, Gourcuff. Leur départ a eu une deuxième conséquence indirecte : à l’exception peut-être de Carrasso et Plasil, ceux qui sont restés ont baissé de niveau, à tous les postes. Il y avait auparavant une allégresse qui faisait que le niveau de chacun était réhaussé de deux ou trois points. Dans un groupe qui s’enfonce, c’est le contraire qui se produit : chaque joueur évolue deux ou trois points en dessous de son niveau. Il y a eu l’allégresse à Bordeaux pendant un an et demi (jusqu’au printemps 2010, NDLR) et elle n’y est plus. J’ai été étonné de ce qui s’est passé, mais je n’ai pas trouvé d’explications.

L’entraîneur Francis Gillot a-t-il les moyens d’arrêter cette chute ?

C’est un homme extrêmement compétent et expérimenté, comme l’indique sa barbe blanche. Surtout, il a joué trois saisons de lutte pour le maintien avec le club de Sochaux et il les a réussies toutes les trois. Il est capable de trouver les solutions.

Un éventuel recrutement de l’attaquant du PSG Mevlut Erding pendant l’hiver est-il l’une de ces solutions ?

Francis Gillot a montré ses compétences à Sochaux. Or, quand on parle d’Erding, on parle de Sochaux… Donc si on veut le recruter à Bordeaux, c’est forcément que ce n’est pas une solution à la légère.

Vous aviez lancé la carrière du défenseur girondin Michaël Ciani en 2004 à l’AJ Auxerre, dont vous étiez alors l’entraîneur. Comment jugez-vous son évolution ?

Je dois préciser que ce n’est pas moi qui l’ai lancé : je l’ai découvert. Il avait 20 ans à l’époque et, comme j’avais déjà Mexès et Boumsong à son poste, inutile de dire que je ne l’avais pas beaucoup fait jouer… Il a beaucoup progressé à Lorient, puis à Bordeaux, jusqu’à atteindre l’équipe de France. On se salue, on se connaît, mais je ne suis pas assez proche du joueur pour comprendre comment il évolue depuis.