Si les pelouses des stades anglais sont en meilleur état que celles des stades français, c’est parce que leurs jardiniers utilisent la luminothérapie, aux coûts hors de proportion.

La pelouse du stade Chaban-Delmas, mise à mal par la répétition des matches et impraticable pour la venue de Lorient dimanche, sera-t-elle en mesure d’accueillir toute les rencontres prévues à son programme ? Les Girondins jouant à Reims samedi, elle bénéficie d’un peu de répit, avant la venue d’Evian prévue le 22 février. Mais ensuite, il faudra supporter le match de rugby de l’UBB contre Clermont le 1er mars à 15 heures, puis l’affiche de Canal+ le dimanche 9 mars, entre Bordeaux et Lyon. Cela inquiète toutes les parties et notamment Jean-Louis Triaud qui préférerait  que l’UBB accueille Clermont ailleurs.

Coincée entre deux feux, la municipalité s’efforce de tout faire pour respecter son agenda. A ce sujet, Frédéric Gil, le responsable des Sports de la Mairie de Bordeaux, a tenu à mettre les choses au point face aux critiques qui mettent en cause le savoir-faire des jardiniers français, contre leurs homologues anglais. Lesquels proposent toujours des pelouses impeccables, alors que la pluviométrie est bien plus importante de l’autre côté de la Manche qu’en France.

« Il y a une problématique de mise en œuvre des moyens, explique-t-il. Les pelouses anglaises sont toutes chauffées et bénéficient toutes de la luminothérapie. Ce sont des lampes sur rails que l’on rentre sur la pelouse et qui au prix d’une consommation énergétique colossale font croire à la pelouse que c’est toute l’année le printemps. Forcément, elles se régénèrent car elles sont en situations végétative toute l’année. »

Pourquoi dès lors, n’applique-t-on pas ces méthodes aux pelouses françaises ? »C’est aussi lié au modèle économique du football anglais où les clubs sont propriétaires de leur stade. Eux-mêmes investissent des moyens que nous avec une gestion de type public financée par le contribuable bordelais, on n’est pas prêt à consentir. On n’est pas que des ânes, contrairement à ce que dit Pierre Ménès sur Canal+. Il y a des outils que l’on n’utilise pas. »

Sauf au Parc des princes où, depuis l’arrivée de Jonathan Calderwood, l’ancien jardinier d’Aston Villa, le PSG joue sur un véritable billard. « L’Anglais fait la différence grâce aux méthodes qu’il a importés et aux moyens qu’on lui a donnés pour le faire. »

Par ailleurs, les responsables bordelais sont tributaires de « l’agenda 21 », qu’ils ont signé et qui les oblige à respecter des protocoles écologiques. « Nous avons une pelouse écologique parce que l’on utilise zéro phyto. Cela pose des contraintes. A des moments où il faudrait doper chimiquement la pelouse, nous on s’interdit de le faire… »

A Bordeaux, il est facile d’accuser le rugby d’être responsable de tous les maux de la pelouse de Chaban-Delmas. Or, selon Frédéric Gil, ce n’est pas le cas. « Notre pelouse est bien enracinée, ce qui est un atout pour résister aux poussées en mêlée », explique-t-il. Ainsi, les services de la mairie avaient bien remis le terrain état après le match UBB – Brive, juste avant Noël, qui avait semblé lui porter quelques coups irrémédiables.

Cette nécessité d’enracinement explique pourquoi on n’avait pas changé la pelouse après le dernier concert de Johnny en 2012. « La pelouse n’aurait pas été assez enracinée avant les premiers matches de l’UBB », affirme le responsable des sports de la mairie. « En 2009, nous avions pu le faire car l’UBB évoluait alors en Pro D2, alors que les Girondins, eux, jouaient la Ligue des Champions. »

(source Sud-Ouest)

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