Le spécialiste du financement des clubs de Foot, David Gluzman, est intervenu  dans le Talk sur WebGirondins et a expliqué pourquoi la rétrogradation en 4ème Division (National 2) reste un frein au développement du club.

Selon son analyse,  il n’est pas sûr qu’un futur repreneur ne soit aujourd’hui pleinement tenté par le fait de repartir d’aussi bas et avec un restant de dettes dont il devra un jour s’acquitter. Le spectre de la liquidation n’est donc pas totalement éloigné et resterait sans doute la meilleure solution pour tout assainir et repartir à zéro…

Extraits : 

« Comme j’ai le nez dans les chiffres depuis des années, j’ai vu venir l’iceberg. La rétrogradation est regrettable par rapport à l’attractivité du club pour un éventuel projet de reprise. »

Les ressources en N2/N3 seront les mêmes :

« Les rentrées d’argent sont les mêmes entre un club non professionnel en National 1 et un club amateur en National 2. Tu dépends de la billetterie, de ton sponsoring et des subventions essentiellement. Les droits TV en National 1 sont risibles ! Les ressources restent les mêmes, idem pour les charges, car nous n’avons quasiment plus de joueurs sous contrat. On a un plan social en cours qui va couter plusieurs millions (8M€ selon les médias, NDLR). Ce sera la même chose en National 1 ou en National 2. »

Le passif de plusieurs M€ pose problème :

« Le vrai problème est que ça déclare ton plan de trésorerie, s’il y avait un plan de reprise pour racheter les Girondins ou si l’investisseur était intéressé. Le problème c’est ce décalage dans le temps pour retrouver la Ligue 2 et des revenus. En National 2, tu n’as qu’une montée par groupe. L’AS Cannes pour monter cette année c’est 4M€ de budget, c’est énorme ! »

Un passif lourd à porter :

« Est-ce qu’une liquidation judiciaire et une disparition du passif ne seraient pas moins casse-coup qu’un redémarrage en National 2, sans joueurs, groupe, salarié et compétences, mais avec un passif à étaler avec une charge annuelle de 1 à 2M€ par an à rembourser sur 10 ans ? Quitte à repartir en Régional 1 ou au niveau de l’association en National 3, est-ce que ce ne serait pas opportun de liquider pour faire disparaitre le passif ? Je me pose la question ! »

La Force du Blason :

Le journaliste Walid Acherchour a lui évoqué l’attractivité du Club pour attirer des joueurs de toutes les divisions de National afin de remonter rapidement en N1.

« Je pense quand même que dans ces divisions-là, la force de l’écusson parlera. Jouer à Bordeaux, faire partie de l’aventure de Bordeaux… Un joueur de N2 aujourd’hui peut aller en N3, même un joueur de National peut aller en N3 à Bordeaux, en se disant que s’il fait remonter Bordeaux au niveau d’au-dessus, ça peut être un très beau challenge, pour derrière prendre la vague d’un possible retour au très haut niveau… C’est une possibilité, même s’il y en a qui te diront ‘non, je ne pense qu’à mon oseille, je ne vais pas y aller’. Mais l’histoire bordelaise peut parler à certains joueurs, et notamment la force du Club… Attention, tu as maintenant la nouvelle réforme en National 2, où c’est beaucoup plus dur de monter car il y aura des groupes réduits, et donc des chances de montées un peu plus compliquées… Mais je pense que N2-N3, si tu as un bon petit budget, et que tu t’appelles Bordeaux, tu vas remonter rapidement en National. Puis, ce sera National – Ligue 2, et peut-être qu’il faudra un peu plus de temps… Mais tant que Gérard Lopez, le fossoyeur de ce club, qui l’a récupéré 12ème de Ligue 1, sera là… ».

Sodapop