« Bistrot  » ou les prémices d’une nouvelle rubrique à sujets variés, pour la saison 2015-2016 ?

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Mais commençons si vous le voulez bien, par une soirée du 19 mars 1996, où au Parc Lescure, les Girondins de Bordeaux battent le Milan AC (3-0) en quart de finale retour de la Coupe de l’UEFA… Lescure qui restera par la suite un des seuls stades français à avoir accueilli une finale de Coupe d’Europe !

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Si le football français ne compte que deux coupes d’Europe à son actif (C1 pour l’OM en 1993, C2 pour Paris en 1996), des exploits ont jalonné son histoire sur la scène continentale. Les épopées du Stade de Reims dans les années 50 et des Verts de Saint-Étienne dans les années 70 ont marqué des générations. Plus ponctuels, la finale de Bastia en UEFA de 1978 ou le succès de Metz au Nou Camp face au FC Barcelone (1-4) en 1984 sont restés dans la mémoire. Ce Bordeaux – Milan AC de 1996, au même titre que le PSG – Real Madrid (4-1) trois ans plus tôt, est resté dans les annales. L’un de ces matchs extraordinaires durant lesquels un club français a su renverser un géant d’Europe alors que tout le monde le donnait perdant.Rappelons que cette année là, la coupe possédait des clubs comme Manchester, Barcelone, Bayern Munich…des clubs qui jouent en ligue des champions régulièrement.

Pour les supporteur bordelais qui ont eu la chance de le vivre, il est certainement l’un de leurs meilleurs souvenirs footballistiques.

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le 19 mars 1996 donc, les deux formations se retrouvent dans la cité girondine. Personne ne voit Bordeaux renverser l’ogre italien. Pourtant, quelque chose se passe à l’arrivée au stade des Marine et Blanc. « On a posé nos sacs aux vestiaires, puis on s’est rendu sur le terrain pour prendre l’air et tester la pelouse, raconte François Grenet, alors jeune joueur polyvalent de 21 ans. C’était bien deux heures avant le coup d’envoi et le Virage était déjà plein, chauffé à blanc. On a tous ressenti quelque chose à ce moment, mais on n’en a pas parlé entre nous sur le coup. Ça ne s’expliquait pas. » Un sentiment partagé par Zinédine Zidane. « On se dit que ce soir, tout est possible, on peut faire quelque chose, confie-t-il quelques années plus tard. On joue contre le grand Milan AC, on n’a rien à perdre. On a juste à rentrer dans l’histoire. »

Gernot Rohr, l’entraîneur girondin, opte pour un 4-4-2 et un milieu de terrain complémentaire, alliant les techniciens Witschge et Zidane aux récupérateurs Dutuel et Lucas. Devant, le duo Tholot – Dugarry. Côté milanais, l’absence de Savicevic, blessé, est compensée par le retour de Weah, suspendu à l’aller. Avec Baggio, ce sont deux Ballons d’Or alignés en attaque. Dans l’entrejeu, le duo français Desailly – Vieira. Le vieillissant Franco Baresi (bientôt 36 ans) fait lui figure de patron en défense.

Bordeaux-Milan-AC

Devant 32 500 spectateurs survoltés, les intentions bordelaises sont claires : mettre la pression d’entrée sur le Milan et marquer rapidement, pour faire douter les Italiens. Oubliés les difficultés en championnat, où Bordeaux pointe à une piteuse 14e place. La Coupe d’Europe est une compétition à part. C’est déjà le seizième match européen de la saison pour les Girondins. Ils ne veulent pas s’arrêter là.

Dès le coup d’envoi, Bordeaux se porte dans le camp milanais. Les Marine et Blanc exercent un pressing intense et tout terrain sur leur adversaire. Ils veulent emballer le match d’entrée, imprimer un rythme soutenu pour prendre de court les Italiens. Dugarry est le premier à tenter sa chance, à côté (2e). Milan répond du tac au tac. Huard doit sortir dans les pieds de Vieira, lancé après un une-deux avec Baggio (4e). Les Italiens cherchent une projection rapide vers l’avant. Ils s’appuient sur les décrochages de Baggio et la puissance de Weah.

Défensivement, les Rossoneri forment trois lignes à plat. Ils quadrillent le terrain sur 25 mètres derrière leur ligne médiane et jouent le hors-jeu. Une stratégie payante à l’aller : 8 hors-jeu avaient été signalés contre les attaquants bordelais. Plutôt que de chercher la profondeur, Dugarry évolue dans la largeur. Il se déplace sur tout le front de l’attaque, tandis que Tholot reste sur la défense centrale milanaise. Face au bloc dense du Milan, Bordeaux peuple son entrejeu avec quatre joueurs dans l’axe, Witschge et Zidane occupant des positions moins excentrées que prévu. Cela crée une supériorité numérique qui, couplée à la qualité de passe du Hollandais et à la technique d’un Zidane en démonstration, assure la possession du ballon aux Girondins.

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Si Dugarry occupe parfois le couloir droit, livrant une bataille acharnée à Maldini, c’est lorsqu’il s’excentre côté gauche que l’international français crée le plus de différences. Avec le soutien de Witschge et les dédoublements de Lizarazu, Milan se retrouve en infériorité numérique dans ce couloir. D’autant qu’Eranio est à la peine face à la vivacité du capitaine bordelais. Grâce à un jeu rapide et précis, orchestré par un Zidane électron libre, Bordeaux fait des différences face à un Milan en dedans. La relance italienne est perturbée par le pressing incessant des attaquants girondins. Weah est systématiquement recherché sur de longs ballons imprécis, sur lesquels Dogon et Friis-Hansen prennent le dessus.

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La pression bordelaise va finir par payer. Sur un renversement de jeu de Witschge, Lizarazu prend le dessus sur Panucci et centre devant le but. Tholot, seul dans les six mètres, conclut malgré une reprise mal maîtrisée, que Ielpo ne peut contrôler (1-0, 14e). « On en avait parlé avec ‘Liza’, je savais qu’il allait la mettre fort, confiera l’attaquant au micro de Canal + à la mi-temps.Donc je fais un semblant d’appel au premier et je vais au deuxième. Après, j’ai un peu de réussite. » Le plan bordelais est en marche. « On a fait un début de match où on a tout donné pour leur mettre une énorme pression et pour que le public nous aide, expliquera également Bixente Lizarazu à la mi-temps. Ça a bien fonctionné. »

Loin de reculer après l’ouverture du score, Bordeaux poursuit sa marche en avant. Avec toutefois en face un Milan enfin présent dans les duels. Parfois excessivement, à l’image du roublard Baresi. Les Bordelais sont à la hauteur du défi physique imposé. Privé de ballon par la bonne couverture de Lucas, Baggio est étouffé. Maladroit techniquement, Milan est contraint d’allonger pour un Weah bien seul devant.

Les Girondins continuent à poser le jeu, s’appuyant sur les changements d’aile pour déstabiliser la défense milanaise. Les latéraux Toyes et Lizarazu apportent la largeur. Insaisissable, Dugarry met en difficulté Panucci et Maldini par sa mobilité et sa technique. Alors que le jeu se durcit, Witschge et Zidane sont cruciaux dans la conservation du ballon. Ils décrochent à tour de rôle pour prendre en charge la relance, imprécise lorsque effectuée par Dogon ou Friis-Hansen.

À la pause, Fabio Capello remplace un Baggio transparent par Paulo Di Canio. Tandis que Christophe Dugarry insiste sur la nécessité de s’offrir des coups de pied arrêtés bien placés, pour profiter de la qualité de Zidane et Witschge dans cet exercice. Il ne pense pas si bien dire…

Car peu après l’heure de jeu, Lizarazu obtient un coup franc excentré côté gauche, aux abords de la surface de réparation. Zidane s’en charge. De son pied droit, il enroule un centre à mi-hauteur. L’arbitre turc de la rencontre, M. Çakar, au placement hasardeux, est sur la trajectoire du ballon, qu’il dévie du dos. Cela profite à Dugarry au second poteau, qui reprend instantanément du gauche, en pivot. Ielpo est battu une deuxième fois (2-0, 64e).

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Ce petit coup de pouce du destin fait exploser le Parc Lescure. Bordeaux est revenu à hauteur sur l’ensemble de la confrontation. Un but milanais contraindrait toutefois les Girondins à en inscrire deux de plus. La double occasion pour Weah, qui voit d’abord Huard sortir à ses devants sur un centre, puis s’interposer sur sa frappe tendue après un raté de Dogon quelques instants plus tard (67e), fait figure de piqûre de rappel.

Mais quelques minutes plus tard, le Parc Lescure va passer de l’enthousiasme à l’euphorie. Avec de l’espace devant lui, Zidane s’avance côté gauche et repique dans l’axe. Il tente de servir Tholot dans la profondeur. Costacurta repousse. Le ballon revient sur le gamin de la Castellane, qui décale Dugarry, lancé à sa droite. À l’entrée de la surface, « Duga » envoie une frappe lourde sous la barre. Ielpo ne peut qu’effleurer (3-0, 70e). Irréel !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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La fin de match est interminable. La tension à son comble. Mais les Girondins tiennent bon. Après trois minutes d’arrêt de jeu, M. Çakar libère un Parc Lescure en feu.

Les joueurs bordelais communient avec leur public de longues minutes après le coup de sifflet final. Le président Afflelou, descendu sur la pelouse, laisse éclater sa joie à coup d’embrassades. Le Premier ministre et maire de Bordeaux Alain Juppé est aux anges. « Je n’ai plus de voix, c’était magnifique, déclare-t-il au micro de Canal +. Ils ont joué comme des dieux, nous avons tous vibré ! »

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Les tours d’honneur se multiplient. « On fait une saison moyenne, on leur devait bien ça (aux supporters) », lance Christophe Dugarry. Les joueurs peinent à y croire. « Le résultat de ce soir va rentrer dans les annales du foot, affirme Gaëtan Huard. Je suis vraiment fier pour tout le monde ce soir. » Oubliées, le temps d’un soir, les difficultés en championnat. Bordeaux fête ses héros. Le Milan n’avait plus perdu par trois buts d’écart sur la scène européenne depuis 1978, en huitième de finale de C3 face à Manchester City.

Usé par son épopée européenne, le FCGB termine la saison à la 16e place en D1, avec à peine 4 points d’avance sur le premier relégable. Un cycle s’achève. Dix joueurs quittent le club à l’été 96, parmi lesquels Lizarazu (Athletic Bilbao), Zidane (Juventus), Dugarry (Milan AC), Huard (Alicante) et Witschge (Ajax). Guy Stéphan et Rolland Courbis ne passent qu’une saison chacun à la tête de l’équipe, jusqu’à l’arrivée d’Élie Baup, en 1998. Lequel mènera le club au titre dès sa première saison.

De son côté, le Milan remporte tranquillement son quinzième Scudetto, ne concédant que trois défaites !

Petit retour en images sur les matchs aller et retour…

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16 COMMENTAIRES

  1. Oui quelle soiree ….une des plus grande surement au vu de l exploit d eliminer le monstre de Milan (ya qu a voir la compo).

    Un concours de circonstance d un match pris avec beaucoup de suffisance de la part des joueurs de Milan et une generation en Or pour le coup avec Liza duga Grenet….et le futur meilleur joueur du monde ….cela a paye au final ….

    Mais qu elle belle equipe avec un witsghe qui fut un des plus beau joueurs ayant evoluer au fcgb….

    A l epoque on savait recruter mais surtout avait un bon directeur sportif a la difference d aujourd hui…..

    Mais 96 restera pour ma part derriere l epopee de 84/85 en coupe des champions et se match retour contre la juventus on il manqua un rien a jeannot pour creer l exploit……

    Voila pour moi les 2 moments fort du fcgb en Europe …..et on est pas pres de le revoir de si tot avec les pink flyod au manettes du club

    • comme beaucoup de clubs Français…quand t’aura compris une fois pour toutes…que c’est pas la meme epoque…..ont auafait un g

      • Foutaise …..pourquoi a l epoque de 96 dis moi ce qui differencier de 2014…??

        Zidane et duga ne touchait meme pas ce que l on a donne a FBK c est dire…..(en proportion)….

        On avait une equipe qui etait equilibre et monter graca a un bon directeur sportif…..voila tout …

        Tiens comment tu expliques que Dniepre arrive en final d Europa avec peu de budget ils ont bien bosse….

        Alors quand tu auras compris que cette excuse na pas lieur d etre

        • la base de l’equipe un peu plus expirementer quand meme,celle de 96,pour l’argent,une autre epoque…

        • La différence, c’est que Zizou et Duga ont 24 ans, Liza et Witshge 26, etc…

          Tous les joueurs talentueux de l’équipe ont alors plus de 150 matchs de L1 (ou autre gros championnat) au compteur, voire même 200 pour certains comme Dogon.
          Un seul gamin là dedans, Toyes.

          Tous les bons joueurs de L1 filent désormais dès 23/24 ans dans les championnats étrangers. Les meilleurs plus tôt encore => salaires déments et compétitivité sportive (‘tain Tresh touche 3,5 millions/an à Séville… J’aime bcp Tresh, mais 3,5 millions pour un latéral… Je suis même pas sûr que Maxwell touche autant qu PSG… et on ne parle que de Séville…)

          L’autre différence, c’est l’émulation entre les équipes de L1, qui carburaient toutes en coupe d’Europe à l’époque. Auxerre, Marseille, Monaco, PSG allaient au moins en demi d’une des 3 coupes chaque année… puisqu’ils gardaient leurs joueurs dans leurs meilleures années…Serpent qui se mord la queue…

          Dniepr, comme Braga il y a quelques années, a juste profité que personne les regardait. Et comme Braga, ils vont se faire piller cet été.

          • 96 ils sont joue a fonds l Uefa et ont ete touche par le meme syndrome franco-Francais qui veut que tu te mettes en danger zn championnat….mais c est sur qu a l epoque il y avait des joueurs de ballons par rapport a aujourd hui…..

            Pour Dniepre avec meur Budget ils ont bien bosse…..apres il vont perdrent des joueurs mais contre du pognodonc il suffira de bien l.utiliser….

            Mais j aime mettre en correlation ve genre d exploit avec le discours franco.francais qui dit ne pas avoir de moyens

    • qui dit tout , a t’a sauce….le retourner de Saisset oublier les erreurs en defaveur…oublié etc Conthentot décevant d’accord….Saousout foot partenaire de RMC…T’a tout compris…..

      • Ah oui j oubliais le complot contre le fcgb est le seul facteur qui anime rmc et so foot et puis canal et l equipe si ils ont le malheur de sortir un article ou une emission a l.identique et pour finir en beautee on inclura peut etre francefootball et Onzemundial si il venait a ecorcher la saison des gigis….

        Ah tu serais bien un bien fidel de du regime de Castro

  2. un souvenir de cette mémorable soirée, parmi tant d’autres… la cravate de Baresi sur Tholot, en 1ere mi-temps qui, visiblement, en fit toucher une à l’abitre sans faire bouger l’autre… hé bé !

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