En complément de la déclaration publiée précédemment, voici les propos entiers de Jean-Louis Triaud tenus ce matin au Haillan :
Comment Bordeaux peut-il inverser la tendance ?
Je me pose des questions. C’était un match maîtrisé et puis dans l’adversité, très vite, on panique un peu, on manque de sang-froid, peut-être un peu d’intelligence tactique. C’est vite la panique. Arrivé à un certain point, on ne peut plus rien faire. Ce sont aux joueurs de se prendre en charge et de réagir collectivement, pas individuellement. Il faut garder sur le terrain cette solidarité, cette organisation que l’on a réussi à mettre en place en première mi-temps.
C’est quand même une situation qui dure depuis 19 mois maintenant…
La recette ? Tout a été à peu près essayé. Je ne veux pas y revenir car c’est un fait de jeu, mais je crois que le penalty (du 1-2) est plus que douteux. Ce n’est pas une excuse mais on a l’impression que le moindre grain de sable, c’est un gros grain là, le moindre seau de sable arrive à perturber les joueurs, et on a l’impression que c’est le déclic qui a annoncé le début de nos problèmes. On est trop fragile, on manque probablement de caractère, de mental, de solidarité. A un moment, les joueurs devraient s’investir un peu plus sur le terrain, mieux communiquer entre eux. Quand ça va bien, ils se parlent, quand ça va mal, tout le monde se cache. C’est facile de dire +ce n’est pas dans ma nature, ce n’est pas dans mon tempérament de parler ou de m’exprimer+, mais il arrive un moment où il faut se faire violence. Je ne crois pas que l’on soit arrivé à ce stade. Jusqu’où faudra-t-il aller pour avoir une réaction ? En tout cas, c’est extrêmement décevant.
Etes-vous inquiet ?
Il reste beaucoup de matches, je ne suis pas vraiment inquiet mais je l’avais déjà dit, il faut laisser le smoking au vestiaire et enfiler le bleu de travail. Si on n’est pas capable d’être des artistes, au moins que l’on soit des tâcherons, courageux et travailleurs.
Est-ce dangereux d’avoir peu de joueurs qui ont l’expérience de la course au maintien ?
On n’en est pas là. On ne va pas passer d’une phase où on pense que ce groupe a une qualité suffisante, à une phase extrême où on va jouer le maintien. Il reste beaucoup d’occasions de réagir. Avant, je disais que les joueurs avaient du talent, je vais modérer mon propos, mais je reste persuadé que notre équipe a plus de potentiel que d’autres pour éviter de jouer la descente.
Qu’avez-vous pensé de la réaction des supporteurs bordelais à Toulouse qui ont scandé « Zéro, zéro, zéro » ?
Leur réaction est à la hauteur de leur déception. Ce n’est pas mon rôle, mais j’aurais pu chanter avec eux.
Triaud aurait-il également chanté « Démission, démission, démission ! » ?
via AFP
