Il fut voilà quelques années, l’attaquant le plus prolifique du football français et de la décennie des Lumières aux Girondins. Bernard Lacombe offrit 122 des 264 buts de sa carrière à l’équipe de Claude Bez, de 1979 à 1987. Du FCGB, le bras droit de Jean-Michel Aulas à l’Olympique Lyonnais garde un souvenir ému, des amitiés profondes et un goût pour le bon vin…

« Là-bas, il y a tout, dit-il, la montagne à deux heures, l’Océan à une demi-heure et le vignoble à quarante minutes. C’est toujours un grand bonheur pour moi de revenir dans cette région. J’y ai des amis pour toujours, Battiston, Trésor, Dropsy. Domi, je suis “monté” le voir la dernière fois que nous sommes venus. »

Bernard Lacombe reste donc très  liè, sportivement et personnellement à Bordeaux et aux Girondins. En marge de la rencontre de dimanche soir, et pour le quotidien Sud-Ouest il nous a confié son attachement au club Marine et Blanc. Extrait :

Les Girondins

« Nous avons vécu des choses extraordinaires dans ce club. On était tous des étrangers. Un Bordelais (Giresse), des étrangers de France et deux d’Allemagne, Müller et Rohr ! J’ai vu arriver Specht, Battiston, Tusseau, Marius. Il y avait un grand respect entre nous et pour l’institution “club”. Et le premier qui en dérogeait, on le remettait très vite sur le droit chemin. Il y avait un grand entraîneur, Aimé Jacquet, un grand préparateur physique, Bernard Michelena. Il était très fort dans son domaine. Mais surtout un grand président, Claude Bez. »

La passion

« À Bordeaux, on éprouvait un bonheur immense à venir à l’entraînement tous les matins. Sont-ils aujourd’hui aussi passionnés que nous ? Quand on a le bonheur de vivre de sa passion, on connaît la plus belle des choses. Et je ne parle pas d’argent. Vous vous rendez compte que certains gagnent en un mois ce que leurs papas ne gagneront jamais en toute une vie ! »

« Regardez Florian Thauvin. Quelle affaire ! Il est tout content d’arriver à Lille et il part à Marseille sans avoir joué un match au LOSC ! Avec le président Bez, il ne serait jamais parti. Bez était un peu sanguin. Il l’aurait envoyé jouer trois ans avec la CFA à Galin ! »

Souvenirs

« Hier (mercredi), j’ai eu Battiste (Battiston) au téléphone. Je lui ai passé un vieux copain, Joël Bats (entraîneur des gardiens de l’OL). Les matchs qu’on a perdus, on a fini par les gagner, à force de discuter ! Avec Battiste, on n’en a pas cédé beaucoup, trois par saison, et encore. Joël, quand il venait avec Auxerre, il chargeait à chaque fois ! En mars 1985, il en avait pris six, dans un match qu’on voulait repousser au dimanche, parce qu’on avait joué en Coupe d’Europe à Dniepropetrovsk trois jours auparavant. Aimé l’avait demandé à Guy Roux, qui, par derrière, appelait l’arbitre pour lui dire : “Il n’en est pas question !” Vous imaginez comme on était motivés ! Auxerre a égalisé à un partout. Mais ensuite… Cette année-là, si on n’avait pas fait la bêtise de trop jouer avant d’affronter la Juventus, on serait allé en finale. On avait disputé sept matchs en vingt-neuf jours…»

Vous avez dit beaujolais ?

« Je dois cette passion à Alain Giresse. À mon arrivée, je lui avais apporté une caisse de beaujolais. Il m’a dit : “Non, moi je bois du vin !” Je lui ai répondu : “Tu es complètement c…” Je croyais naïvement, en 79, que mon vin, dont on parlait dans le monde entier quand il sortait, c’était le meilleur du monde. “Gigi” m’a emmené à Beaucaillou, à Margaux, partout. Il m’a dit : “ton beaujolais, pour faire la salade, ça ira mais pour le reste je n’en veux pas !” »

Une belle cave

« Aujourd’hui, j’ai une belle cave. J’ai beaucoup appris avec un maître de chai, René Lusseau. Avec les joueurs, on a passé de grands moments avec lui mais aussi avec une famille adorable, la famille Borie, qui produisait le château Ducru-Beaucaillou et le Grand-Puy-Lacoste. On a beaucoup appris. J’ai eu la chance d’aller à Mouton-Rothschild, avec un grand amateur de vin, Dieter Müller. J’en achète toujours. J’ai même acheté du vin du président Triaud. J’en avais bu lorsque nous étions venus au Haillan pour la Légion d’honneur d’Alain Giresse (le 20 août 2012). Il dit qu’en matière de vin, il joue en Ligue des champions ? Avec Gloria, Saint-Pierre et Bel Air, il a un peu raison ! »

Bref, il fut pour le club au scapulaire un homme et un attaquant parfait ! Nostalgie quand tu nous tiens…

6 COMMENTAIRES

  1. Ah 1 des trois plus Grands Avant centre que le club est connu ….pour moi Lacombe,Pauleta,Papin sont les 3 plus grands attaquants que l’on ai eut aux girondins!!

    il parle de l’epoque où on avait un Vrai Président aux commande avec les résultats au bout !!

    Je suis Nostalgique de cette epoque et au moins avec son témoignage les plus jeunes qui n’ont connus que M6 pourrons se faire une Idée de ce qu’était les gigis et les valeurs qu’il y avait dans ce club ….

    et remettre à leur place des spécimen comme Rantanplan que l’on voit plus trop d’ailleurs monsieur je sais tout et Monsieur Triaud est le plus beau

    • LE plus grand avant centre du club par, à la fois son efficacité, l’ambition du maillot et la longevité sous le même maillot tout comme jacquet en tant qu’ntraineur. alors bien sûr on peut en citer d’autres même meilleurs (papin par exemple) mais c’est pas pareil..
      même si les girondins de bdx ont eu des carniglia (entraineur du milan ac et real madrid rien que ça ! ou salvator artigas (de superbes saisons dans les années 60) mais pas comparable pour l’histoire du club à jacquet (le seul pour l’instant à avoir remporté la coupe du monde de surcroit..)

  2. C’est un passé révolu qu’aucun club actuel malgré leurs centaines de millions voir leurs milliards ne pourra nous oter.
    C’est grandiose cette époque et je comprend que Lacombe, Giresse et tant d’autres soient nostalgiques de cette époque là.

    • tout à fait, tout comme moi qui ai grandit et commencer à jouer au foot en poussin en gironde avec eux..et l’équipe de france des 82,84 et 86
      par contre à l’époque, evidemment, je ne mesurais pas le privilège ou la chance que j’avais, pour moi c’était « normal ».
      J ‘ai encore des autographes de ces joueurs (même celui d’ Uwe reiders LOL ou de girard qui s’était déplacé avec les tigana, giresse, lacombe, thouvenel et tant d’autres cités plus haut ou ailleurs comme les frères vujovic dans mon bled pour un match contre la D3 des girondins à l’époque mais je ne mesurais pas la chance que j’avais de leur ramasser les ballons et pouvoir leur parler comme un gamin parle à n’importe qui avec sa spontaneité et son innocence).

      • Merci Soda d’avoir paru cet article ici… Putain….à lire vos com ici et là, j’ai les boules, quelle époque !!!! Mes plus beaux souvenirs, çà c’était le foot, pas comme maintenant !!!

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