Les Girondins, pourtant tenants du titre, ont sans doute vécu, mercredi soir, l’une des contre-performances les plus infamantes de leur histoire en Coupe de France. Cette élimination suscite beaucoup d’amertume chez les supporteurs, agacés par ces défaites successives en ce mois de janvier morose. Elle laissera des traces dans la vie de l’équipe et dans celle du staff, qui va de désillusion en désillusion, dans une saison pourtant abordée avec de belles espérances. Elle ne sera pas non plus sans conséquence pour la suite de la saison sportive…

Gillot va-t-il démissionner ?

Vu de l’extérieur, Francis Gillot paraît désabusé. Il ne parvient plus à influer sur la dynamique de son équipe en 2014. Il n’a plus d’attaquants (Diabaté, Jussiê, Hoarau blessés), sa défense a perdu sa sérénité et son enthousiasme paraît érodé. Mais le Nordiste a toujours dit qu’il n’était pas homme à quitter ses équipes en cours de saison, qu’il ne lâchait jamais une équipe en difficulté et se battait jusqu’au bout pour redresser les situations compromises. Il continuera donc au moins jusqu’à la fin de la saison.

Ça sent le roussi pour Gillot ?

Dans un club plus exposé, Francis Gillot n’aurait pas résisté à l’élimination en Coupe de France, qui survient après trois défaites successives en Ligue 1 face à Toulouse et Bastia, et en Coupe de la Ligue face à Paris. Mais à Bordeaux, on n’aime guère les remous, les coups de sang et les séparations fracassantes. Et puis, le club n’a pas les moyens d’un licenciement. Le dernier à être parti fut Jean Tigana en 2011, le précédent avait été Elie Baup en 2003. Il est vrai, qu’en dépit des deux défaites en Ligue 1 contre Toulouse et Bastia, la situation du club n’a rien de catastrophique pour l’instant. Un succès contre Saint-Etienne la remettrait à trois points de la quatrième place et pourrait lui redonner une vraie dynamique. En revanche, une nouvelle défaite pourrait le fragiliser de façon singulière et la diriger vers une fin de saison sans but.

Quels leviers ?

Les défaites succédant aux défaites, on peut se demander quelle prise le staff a désormais sur son effectif. Comment peut-il amener les joueurs à retrouver le chemin de la victoire ? Au château, on a usé de beaucoup de méthodes. Le président a souvent élevé la voix dans les vestiaires – encore dimanche après Bastia et hier matin. Il a usé devant la presse de qualificatifs (« une équipe de retraités ») destinés à piquer ses joueurs. Il reste à espérer que Gillot puisse fédérer ses hommes autour d’un projet, aller chercher la 4e place. Pour cela, il aura besoin de relais dans l’effectif, avec des joueurs comme Carrasso ou Planus.

Quelle gestion d’effectif ?

Avec la seule Ligue 1 à leur agenda, les Girondins risquent parfois de trouver le temps long ce printemps. Dès lors, Francis Gillot risque fort de resserrer son effectif. Il est sûr, de toute façon, que le temps de jeu de certains joueurs, déjà très mince, va se réduire à pas grand-chose. Au retour de Jussiê et Diabaté, la forte concurrence que cela induira en attaque laissera fatalement du monde sur le banc ou en tribune.

Fin de cycle en juin ?

Sauf catastrophe, Francis Gillot va donc terminer la saison aux Girondins. Et après ? La tendance aujourd’hui est au départ à un an de la fin de son contrat (juin 2015). Ce serait un divorce par consentement mutuel, avec l’idée partagée d’une fin de cycle, trois ans après son arrivée en Gironde. Depuis le début, l’entraîneur vit mal la séparation avec sa famille restée dans le Nord. Il supporte de plus en plus difficilement un milieu du football qu’il juge superficiel et individualiste, au point d’envisager un break pur et simple. Il estime aussi ne pas être assez soutenu par ses dirigeants, et juge les critiques de la presse injustes sur le jeu pratiqué par son équipe compte tenu de l’effectif à sa disposition et du calendrier surchargé.

Les relations avec sa direction se sont tendues en décembre 2012 quand il a directement averti Nicolas de Tavernost, le patron de M6 propriétaire du club, qu’il ne prolongerait pas, avant de se raviser pendant la trêve. Sa gestion de la Ligue Europa, cette saison, n’a pas été appréciée en haut lieu non plus. Avec huit joueurs en fin de contrat en juin (1), la fenêtre de tir existe aussi pour renouveler l’effectif, avec des salaires fixes à la baisse et une part liée à la performance plus importante.

Qui doit recruter ?

À chaque question sur le mercato, Francis Gillot renvoie à son président car c’est le domaine de la cellule de recrutement (Paul Marchioni et Thierry Bonalair sous la direction de Jérôme Bonnissel). Celle-ci n’a pas vraiment eu la main heureuse ces dernières saisons avec Diego Rolan, pas (encore ?) au niveau, ni Lucas Orban qui n’a pas fait oublier Benoît Trémoulinas. Et c’est Triaud qui a directement géré l’arrivée de Hoarau en ce mois de janvier. Cela mériterait une remise à plat du système de recrutement, un domaine d’autant plus sensible qu’avec moins d’argent, Bordeaux a peu droit à l’erreur.

Quid du directeur sportif ?

Le dernier à avoir occupé ce poste est Charles Camporro avant son départ au Brésil en 2006. Depuis, c’est de fait Jean-Louis Triaud qui l’occupe dans un domaine, la gestion humaine, qu’il apprécie particulièrement. Et il a beau jeu de rappeler que les Girondins ont été champions de France en 2009 et gagné la Coupe de France en mai sans directeur sportif. Mais la récurrence de ses interventions dans le vestiaire montre la nécessité d’ajouter un « maillon » dans la hiérarchie pour huiler les rouages. Un jeune retraité du football, du style Ulrich Ramé, à qui le poste avait été proposé par Jean Tigana en 2011, ou Eric Carrière, fraîchement diplômé du centre d’Économie et du Droit du Sport de Limoges par exemple.

(1) Olimpa, Chalmé, Ben Khalfallah, Bellion, Nguemo, Maurice-Belay, Bréchet et Hoarau.

(source Sud-Ouest)

9 COMMENTAIRES

    • C’est peut être ça que l’avenir du club va nous sortir : cet été les Chinois débarquent et ils veulent Zidane pour entraîneur et christiano Ronaldo vient avec lui car ils s’apprécient et que le Réal ne veut pas le vendre au PSG! Mouhahaha!

  1. Ça y est j’en ai marre,

    Marre de ces joueurs payés 90 000€/mois qui se permettent de ne pas courir après un ballon, qui ne savent même pas exercer leur métier, qui devrait être une passion qui plus est ! Je donnerai un rein rien que pour être payé à faire ce qui me passionne dans la vie ! Eux se la coule douce, c’est le club Med’… Ça n’existe plus des joueurs qui mouillent le maillot ? Qui vivent pour un club, un fanion ? Qui sont près à donner leur corps pour le spectacle, la passion du sport, pour les supporters ? En tout cas, ce n’est plus aux Girondins qu’on peut trouver ça… A moins que Carrasso soit le plus ressemblant à ce que je recherche.

    Marre de ce coach moue, statique ! Je commence à croire que les morts-vivants sont plus actifs que cette baguette plantée. Aucune motivation, aucune envie, aucune gueule. Et l’ambition elle est où ? Nous ce qu’on veut c’est quelqu’un qui inculque une culture de la gagne à cette équipe, quelqu’un qui gueule quand ça va mal mais qui jouit quand on gagne ! Quelqu’un qui va te réveiller les morts en envoyant pêtre tous les connards qui lui crache dessus. Un coach qui a de l’envie, qui est tellement impliqué dans le jeu, la tactique, qu’il en finirai presque par jouer avec ses joueurs, un coach qui fasse pression sur ses dirigeants, qui demande ce qu’il veut et qu’il se batte pour l’avoir ! Voilà ce qu’on veut !

    Marre de ce président, plus intérressé par ses vignes que par son club. Ce bénévole qui se retrouve avec une épave à force de »réduire la voilure ». Ce mal rasé qui jacte comme un buldog castré quand son équipe perd mais qui préfère embrasser Serge le Lama plutôt que d’hurler la joie de tout un peuple que sont les Marines et Blancs ! Ce Vieux Triaud qui ne recherche que les vieux pas chers ou les jeunes inconnus plutôt que de choisir le mieux pour son équipe ! On veut un président avec une gueule, comme son coach, un président proche de ses joueurs, ambitieux dans son recrutement et ses résultats !

    Et enfin j’en ai marre de cet actionnaire, propriétaire de la plus grande chaine française, incapable de mettre 10M€ sur un joueur, Incapable d’investir le moindre centime pour rentabiliser son club. 6ster ça marche, Bordeaux un peu moins NDT !

    Voilà, petit coup de gueule !
    (Pas envie d’assommer les webpotos avec un nouvel article sur le ressenti d’un rédacteur)

    Tellement déprimant que je fais une pause sur les maillots que je dessines… Surtout les maillots girondins.

    • Courage, tu n’est pas seul à ressentir celà et on finit un mauvais cycle. Demain, inch allaah , les Girondins rebrilleront de mille feux ….mais la seule question « c’est quand , demain ? »

  2. Une synthèse intéressante Sodapop

    Je pense que le Club est à la croisée des chemins.
    – Ndt a laissé les clefs à Jean-Wii mais a été échaudé par le passage de Blanc ;
    – Jean-Wii est désabusé au point de faire un tour de terrain avec un lama en laisse ;
    – Gillot n’aurait pas du prolonger et maigri à vue d’oeil dans son survet’ ;
    – certains joueurs profitent du status quo pour se la couler douce.
    Ce Club fait sourire… Son actualité se résume aux itw « vérité » de notre attaquant de pointe en manque de confiance… depuis 7 ans mais au salaire confortable.

Comments are closed.