Après 20 déplacements consécutifs sans gagner toutes compétitions confondues, Troyes s’est imposé à l’extérieur (0-1). Lors de la seizième journée de Ligue 2, Bordeaux s’est en effet incliné à la maison face à une équipe qui vient tout juste de se séparer de son coach Kisnorno. Avec l’ex-Girondin Diarra sur leur banc, les visiteurs (17es) ont en effet su capitaliser sur une certaine réussite défensive pour prendre les trois points et revenir à deux unités de leurs adversaires du jour (13es).
Davitashvili a ainsi touché le poteau à deux reprises, alors que Vipotnik aurait pu ouvrir le score plusieurs fois. En face, Lefebvre a au contraire réussi à trouver le chemin des filets à la demi-heure de jeu au bout d’une contre-attaque et après quelques opportunités gâchées par son équipe. Et si M’Changama et Chavalerin ou encore Cervantes ont loupé le break, cette victoire sur la plus courte des marges a finalement été facilitée par l’expulsion d’Ekomié à la 64e minute pour une faute en tant que dernier défenseur.
Persuadé que les Girondins de Bordeaux ne retrouveraient la L1 qu’au terme de leur 3ème saison en L2 seulement, j’avoue aujourd’hui avoir été trop ambitieux dans mes prévisions. 2024-2025 aurait pu devenir la saison de la consécration, mais à la seule condition que l’équipe ne cesse de progresser depuis sa descente de l’élite. Force est de constater que ce n’est pas le cas dans ses résultats. Notre défense prend trop de buts et on ne peut pas prétendre à une accession si le nombre de buts encaissés reste trop conséquent et que nos meilleurs buteurs (Weissbeck et Vipotnik) culminent à 3 buts chacun en 16 journées. Impossible alors d’espérer une remontada comme le FC Metz la saison dernière avec un Mikautadze lunaire.
Les consultants et autres journalistes ne s’y trompent d’ailleurs pas…
Extraits :
Ludovic Obraniak (consultant) :
« S’il y a dans les têtes quelque chose qui ne marche pas depuis le départ ? Peut-être parce que l’analyse n’est pas bonne… Quand j’entends l’analyse de Clément Michelin à la fin du match, qui est un garçon que j’apprécie d’ailleurs et qui est un bon joueur… L’analyse n’est pas bonne. J’entends des choses… On pense encore à des objectifs qui n’ont plus lieu d’être… Et l’interview de l’entraineur Albert Riera aussi m’interpelle. Comme si à Bordeaux, on refusait de voir les choses en face… Oui, le discours pour moi c’est de se maintenir, et pas autre chose. Vous êtes à deux points de Troyes, qui vient gagner chez vous… Donc… Je ne sais pas ce qu’on peut imaginer d’autre à l’heure actuelle que de se mettre dans la position d’un club qui va peut-être se battre pour ne pas descendre […] Mais, elle arrive quand, cette série ??? On va être mi-décembre bientôt… Les deux prochains matches, c’est QRM et Saint-Etienne. Il n’y a rien de simple pour eux, mais ils n’ont toujours pas trouvé le fil conducteur. C’est une équipe qui doit évidemment se trouver. Mais arrêtons de parler de montée encore, de ce genre de choses… Cela devient ridicule. Pour les bons maux, il faut les bons remèdes ».
Clément Carpentier (journaliste pour France Bleu Gironde) :
« Celle-ci, elle est à 100% pour Albert Riera. Quand tu maintiens un joueur qui n’a pas le niveau (pénalty concédé à Paris, but et carton rouge face à Troyes)… Vital Nsimba, à 30%, est meilleur. Car collectivement tu es mieux mais ce choix incompréhensible te fait perdre le match […] Vraiment très rageante et frustrante cette défaite des Girondins car pour la première depuis l’arrivée de Riera, il y a eu beaucoup de bonnes choses collectivement. C’est le petit espoir. En revanche, défensivement dès qu’il y a de la vitesse en face… »
Hanif Ben Berkane (journaliste Footmercato) :
« Bordeaux, en plus d’être malchanceux devant le but (8 poteaux), se plombe constamment par ses individualités. Le nombre d’erreurs d’un joueur qui ont entraîné un but cette saison c’est hallucinant. On le savait mais impossible de jouer les premières places comme ça. Avenir flou […] Ca en dit long sur la qualité de cet effectif qui est finalement à sa place sans doute. Le club s’est basé sur des acquis qui n’existent pas. Et forcément quand tous tes meilleurs joueurs sont partis ou plus au niveau… Bah ça coince ».
Laurent Crocis (journaliste France Football) :
« Des schémas qui ne semblent pas être compris par les joueurs girondins, des positionnements de certains que j’ai du mal à comprendre, tout comme certains remplacements. Bref. Le dogmatisme n’est pas toujours source de réussite. Ou de progrès ».
Je pose une question, où est passé Pedro Diaz depuis l’arrivée de Riera ? Je ne le reconnais pas. Est-ce que Zuriko ne marche pas sur sa zone ? On demande à Zuriko d’être intérieur et extérieur, mais il est plus souvent intérieur, ce qui n’est pas une position cohérente. Qu’on m’explique pourquoi Livolant est sortie […] Cette équipe est moins compacte et se délite dès quelle prend un but assez rapidement. Surtout, j’ai vu des failles défensives énormes. On va encore dire que je taille Yoann Barbet, mais il avait un 38 tonnes accroché à la remarque aujourd’hui. J’ai du mal à savoir où est l’animation offensive, mais je note du mieux avec Livolant. Au lieu de regarder vers le haut, regardons vers le bas. Je me pose des questions sur les choix tactiques de Riera. Son 11 est peut-être à revoir. J’ai du mal à percevoir qu’elles sont les choix tactiques et à y adhérer […] Tout est pardonné, les Ultramarines ont ovationné les joueurs à leurs entrées. Il y a de moins en moins de monde. Les gens se posent beaucoup de questions. On sait que la saison va être longue et compliquée. L’atmosphère… c’est décembre, l’équipe perd, les gens partent vite du stade. Les supporters se posent des questions, où cette équipe va ? Je ne vois pas de circuit préférentiel et de schéma de jeu. »
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