En journalisme, un marronnier est un article de presse ou un reportage d’information de faible importance, qui sert à meubler une période d’actualité creuse. Le marronnier est ordinairement consacré à un événement récurrent et prévisible, avec des sujets souvent simplistes, parfois mièvres.

La légende raconte que c’était un arbre qui était planté dans les Tuileries, et qui, tous les ans, fleurissait exactement au premier jour du printemps. Et chaque année on en parlait. Et c’est devenu le marronnier : un sujet léger dont on reparle chaque année.

Et chez les Girondins de Bordeaux, le recrutement tardif des joueurs composant l’équipe à venir reste toujours une véritable institution gravée dans le marbre. Un vrai marronnier !

Le journaliste Laurent Brun s’est projeté sur la saison 2024-2025 des Girondins de Bordeaux…

« A quoi il va ressembler ? A un gros point d’interrogation bleu marine. Je ne sais pas du tout. Déjà, s’il ressemble à un club qui évolue en Ligue 2, c’est pas mal. Avec quoi, je ne sais pas. Si Bordeaux arrive à franchir l’accueil de la DNCG, on va partir sur ça, je pense que ce sera avec beaucoup de jeunes, parce qu’on n’aura pas le choix. Mais si Bordeaux repart en Ligue 2 cela voudra peut-être aussi dire qu’on aura trouvé l’argent nécessaire… Cet argent servira à combler les trous, et est-ce qu’il en restera un peu pour recruter ? Albert Riera a des profils, c’est très bien, car il faut se projeter sur la saison prochaine. Mais les bonnes surprises au niveau des jeunes, ça va aller un moment… Bien sûr qu’il faudra recruter. Est-ce qu’il va conserver certains cadres qui sont importants dans la vie du club, je ne sais pas. Lever l’option d’achat pour Gaétan Weissbeck, je pense que ça serait une erreur. Ça n’engage que moi. Vu les performances et les prestations qu’il a fournies cette année, je pense que ce joueur ne mérite pas de rester là. Et pourtant, c’est un joueur que j’aime, j’aime son jeu et j’apprécie vraiment ce qu’il peut apporter à une équipe. Mais je suis tellement déçu par son rendement que j’en ai cette analyse-là. Je pense en tout cas que ça va être très compliqué pour recruter. Si Zuriko Davitashvili fait un bon Euro, s’il se met en valeur, il va peut-être être recruté. Il y a quand même des bons joueurs en Géorgie, donc il ne peut que briller… Ce ne sera pas non plus des sommes mirobolantes, mais ça peut être bien. Pedro Diaz, le club ne possède que 50% des droits du joueur… Lui, je pense qu’il a une valeur marchande également, c’est un des joueurs les plus réguliers. Lui, c’est un joueur de foot, il respire le foot. Après, Danylo Ignatenko, Zan Vipotnik, peut-être… Mais franchement, bien malin celui qui peut dire quel sera le profil des Girondins de Bordeaux la saison prochaine. Mais je vois quand même des jeunes ».

Dorian Waymel, rédacteur en chef du site spécialisé Ma Ligue 2 a quant à lui parlé de budget. Avec simplement 3 millions d’euros supplémentaires par rapport aux Girondins de Bordeaux, le stade brestois est allé chercher la Ligue des champions ! 3 millions d’euros de budget de différence, 43 pour Brest et 40 pour les Bordelais. Dans le football, l’argent ne fait pas encore tout…

“L’argent ne marque pas encore les buts, a priori. C’est la preuve qu’avec un projet qui est lisible de haut en bas, quand je dis du haut en bas, c’est du président jusqu’à toutes les composantes du club. Forcément, quand tout le monde tire dans le même sens, il y a une espèce de cercle vertueux qui peut se créer. Effectivement, après, il faut un ou deux petits coups de pouce dans la saison histoire de lancer une dynamique ou de la faire perdurer. Ça n’arrivera pas tous les ans. Peut-être qu’à Brest, les planètes se sont alignées à un moment donné. Mais c’est sûr que l’argent ne fait pas tout. Et si on prend à l’échelle de la Ligue 2 un club comme Rodez, c’est une énorme surprise. Même Pau, on en parlait, Pau qui finit tranquillement dans le top 10. De base, ce sont des clubs qui sont censés lutter pour leur survie, pour le maintien, et ils réalisent une superbe saison avec des moyens beaucoup plus limités. Mais parce que le recrutement est complètement lisible, il est anticipé, parce que les clubs, dès la fin de saison, ils préparent déjà la prochaine. Ces clubs-là comme Pau, peut-être qu’ils ont déjà une liste de joueurs, ils savent à peu près leur fin de contrat, etc. Et aujourd’hui à Bordeaux, Albert Riera l’a répété maintes fois en cette fin de saison, on ne sait pas en fait. On ne sait pas comment le club va pouvoir recruter, qui va pouvoir recruter, qui va rester, qui va partir. Donc on prend déjà du retard entre guillemets sur le début de saison prochaine par rapport à d’autres clubs !

En parlant de retard… l’on apprend d’ailleurs que le passage devant la DCNG serait finalement le 19 juin, et non plus le 13… Ce à quoi Albert Riera interpellé par un journaliste en conférence de presse d’après-match Bordeaux-Pau, a répondu :

« Ah, le 19 ?! C’est mal… J’espère qu’on n’aura pas besoin d’attendre jusqu’au 19 juin, parce qu’on va perdre beaucoup de jours… C’est dans un mois. J’espère que ce sera avant… »

Tu risques d’être aussi déçu que tes prédécesseurs Albert !

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